Organisation du service 
des ambulances

L’idée de reconstruire à l’échelle 1/1 un attelage d’ambulance volante tel que Larrey l’avait conçu en 1797 est née en 1992 avec la création de l’association des Amis du Baron Larrey, fondatrice avec le concours du Maire du village, du musée consacré à Larrey dans sa maison natale de Beaudéan .

Cette idée s’est transformée en projet en septembre 2010, à l’issue des journées européennes du Patrimoine organisées à Beaudéan autour de la vie et de l’œuvre de D. Larrey, avec un grand succès populaire. En dépit des doutes, des difficultés et des obstacles qu’il a surmontés ou contournés un à un, Mr Jacques Binh, maître d’œuvre bénévole, a su en quatre ans, transformer ce rêve en réalité. Cavalier et amateur d’attelages anciens, s’appuyant sur un vaste réseau de relations, il s’est entouré d’une équipe d’autres passionnés venus d’horizons très divers qui se sont attelés à la tâche à partir de documents d’époque retrouvés avec le concours du conservateur du musée du Val-de-Grâce et à partir de descriptions détaillées accompagnant les notices de montage de maquettes de référence.

Un agriculteur du Mans a fait don d’un charriot agricole ancien à 2 roues. Ce futur châssis de l’ambulance transporté jusque dans un village du Gers a été restauré et “reformaté” aux bonnes dimensions dans un hangar de sa propriété par Mr Francis Lalanne, ancien charron, exploitant agricole et cavalier acteur de reconstitutions historiques. Le caisson de l’ambulance a été réalisé, avec l’accord enthousiaste du chef d’établissement, par les vingt élèves de Seconde de la classe de menuiserie du Lycée des Métiers Sixte-Vignon d’Aureilhan (près de Tarbes) sous la direction de leur professeur, Mr Alain Guelennec, légitimement très fier de cette dernière réalisation à la veille de sa retraite.

Les quatre ressorts suspendant le caisson sur le châssis, ont été forgés par un artisan, ferronnier d’art, de St Bertrand de Comminges. Un entrepreneur tarbais a gratuitement fourni et posé la bâche couvrant le toit du caisson qui a été gracieusement décorée de l’inscription “Ambulance Garde Impériale” par un de ses amis, peintre graphiste. Les sangles en cuir de suspension et de maintien du caisson ont été confectionnées par le maître sellier du Haras National de Gelos.

 Grâce au concours de meneurs d’attelage qui ont prêtés leurs chevaux et leur matériel de sellerie, cette ambulance qui à ma connaissance est la seule en état de rouler, a fait sa première sortie officielle et publique le 17/10/14 à Tarbes pour le 150° anniversaire de l’inauguration de la statue de D. Larrey, sous la présidence du Maire, en présence des autorités civiles et militaires de la ville et du département. Le président du Souvenir Napoléonien, partenaire et sponsor de ce projet, était représenté par Mr Jean-Thierry Guilleré-Delangre, secrétaire général adjoint.haras_gelos_ambulance_napoleonienne Provisoirement stationnée au Haras National de Tarbes, notre ambulance est destinée à être basée et exposée au musée Larrey de Beaudéan. Elle garde cependant une vocation dynamique puisque nous avons lancé le projet “Une ambulance pour Waterloo” en partenariat avec le SN et en liaison avec d’autres associations françaises et belges. Ce projet concourt pour le Prix du Tourisme Equestre organisé par le Salon du Cheval 2015.

L’idée directrice est de participer les 18 et 19 juin 2015 au bicentenaire de l’ultime bataille napoléonienne, au terme d’un pèlerinage de plus de 800 km nous amenant de Beaudéan jusqu’à Waterloo, avec une escale à Paris pour la commémoration du 20 mars 1815.

Cette affaire complexe est en cours de préparation et de recherche de fonds, notamment pour l’acquisition d’une remorque de transport, indispensable sur une aussi longue distance pour suppléer à la traction animale.

 

 

Extrait de Portraits de Médecins. Dominique-Jean LARREY (1766-1842) : http://www.medarus.org/Medecins/MedecinsTextes/larrey_dj.html

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Le service était organisé en 3 divisions. Chacune d’elles comprenait 8 à 12 ambulances légères à 2 roues et 4 ambulances lourdes à 4 roues tirées par 4 chevaux, et 2 fourgons contenant pansements et instruments. Ces groupes mobiles sont complétés par une ambulance sédentaire et 2 hôpitaux temporaires, il faut dire que seule la Garde possédait une telle organisation. Chaque ambulance est placée sous la direction d’un Chirurgien de 1ère classe assisté par 6 chirurgiens de seconde classe, 2 pharmaciens et 8 infirmiers. Ce concept devait permettre d’enlever les blessés après leur avoir donné les premiers soins sur le champ de bataille, le plus rapidement possible, et d’ « opérer dans les vingt quatre heures ». En 1806, Napoléon, par un décret du 1er mai, grâce à l’action conjuguée de Larrey et de Percy, crée 5 compagnies d’ouvriers d’administration comprenant 100 infirmiers. 

 

 

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Vêtus de gris jusqu’à ce qu’en 1809 on leur donne un uniforme de coupe militaire. Ils sont alors formés en 10 compagnies de 125 hommes. Ils portent un chapeau noir, puis un shako noir sans cordon, à plaque de cuivre jaune avec le N° de la compagnie, veste blanche, culottes blanches, guêtres et chaussures noires. Leurs grades sont : Centenier, commandant de compagnie, Sous-Centenier et Sergent-Major. Sergent et caporal. En 1812, le nouveau règlement leur donne la poche en long, supprime le fusil, et la giberne est remplacée par un sac à compartiments pour contenir les objets de 1er secours pour les blessés. Ils ont également une tenue de travail. (Bonnet de police et tablier). Ils sont encadrés par les Médecins, les Chirurgiens et les Pharmaciens de 1ère, de 2ème ou 3ème classe et détachés suivant leur classe auprès des Etats-Majors, des Régiments, des Ambulances ou des Hôpitaux Militaires. La Garde possédait un Service de Santé particulièrement bien organisé, en raison de l’attention spéciale qu’accordait l’Empereur à Larrey. Larrey avait alors divisé son ambulance volante en 3 divisions comprenant chacune 75 infirmiers à pied, 36 infirmiers à cheval et 60 conducteurs.

 

 

On distingue deux types de voitures :

Les ambulances volantes à deux roues avaient une forme de coffre allongé, percées de deux petites fenêtres sur les côtés, et ouvrant, à l’avant et à l’arrière, par une porte à deux battants. A l’intérieur, quatre petits rouleaux permettaient de faire glisser un plateau couvert d’un matelas en cuir rembourré sur lequel se couchaient les blessés. Les panneaux latéraux étaient également matelassés jusqu’à une trentaine de centimètres de hauteur. La voiture légère à deux roues peut être attelée de trois façons différentes :

  1. Un cheval entre les brancards
  2. De chaque côté du timon : un en porteur et un en sous-verge, le cheval porteur peut être attelé à hauteur du limonier, les traits bouclés à un palonnier suspendu au brancard gauche de la voiture
  3. Le cheval porteur en flèche. Son collier est alors relié par des traits en corde à l’extrémité des brancards de la voiture et le harnais ne comporte pas d’avaloir. La voiture est une caisse dont les quatre angles inférieurs sont suspendus par de fortes courroies de cuir à quatre ressorts de fer. Les chevaux porteurs sont montés par les conducteurs.

La voiture a 4 roues, destinée surtout au pays de montagne, dont la caisse est un peu plus longue et qui est généralement attelée de 4 chevaux, parfois 6 chevaux en cas de difficulté de terrain. Certaines voitures, attelées à grandes guides, étaient conduites par un militaire, juché au devant de la caisse. Les deux chevaux de derrière étaient attelés de chaque côté du timon de l’avant-train; le cheval porteur à gauche, le sous-verge à droite. En plus de leur rôle de traction et de retenue, ils dirigeaient l’avant-train ; ils étaient reliés à l’anneau d’attelage du timon par des chaînes engagées dans la plate-longe. Les deux chevaux de devant étaient attelés au bout du timon par des palonniers reliés au porte-palonnier de volée, cheval porteur à gauche et sous-verge à droite. Les chevaux porteurs servaient de montures aux conducteurs. Celui de sous-verge comprend : licol avec longe, bride de cavalerie, collier, une paire de traits, fourreau de traits, sous-ventrières, la croupière, rênes de filet tenues par le conducteur. Pour les chevaux de devant, le harnais est le même que pour les chevaux de derrière, sauf l’avaloir et la plate-longe qui sont remplacés par un surdos recouvert d’une sellette en cuir de vache.

Toutes ces voitures étaient peintes en gris, ocre clair ou en vert olive, les parois intérieures restant en bois naturel. Toutes les ferrures, charnières, ressorts, etc., étaient noires. Les cordages enserrant les lames de ressorts étaient noircis. Les courroies de suspension et de balancement, en cuir naturel. Les toitures étaient de toile cirée noire, portant en lettres blanches, de chaque coté, Nème DIVn d’AMBULANCE ou AMBULANCE du Nème CORPS ou encore AMBULANCE Gle.

L’inscription sur celles de la Garde présentait un Aigle au milieu de GARDE IMPERIALE, surmontée du mot AMBULANCE. Les voitures, attelées par le Train des Equipages, étaient accompagnées d’infirmiers montés et de chirurgiens à cheval qui « portent à l’arçon de leur selle comme dans une valise des moyens de pansements fort abondants ». Parmi les objets se trouvant dans les ambulances figuraient des brancards. A la fin de l’Empire, un essai allait être fait pour faire porter ces brancards par des infirmiers spéciaux qui reçurent le nom de despotats.

 

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