Pourquoi célébrer le 2 décembre ?

L’histoire napoléonienne a retenu quatre 2 décembre, deux pour chacun des deux empereurs.

Les deux premières dates, séparées par une seule année, se situent à presque un demi-siècle des deux suivantes, elles-mêmes juste espacées d’un an.

En voici la chronologie :

2 décembre 1804 : Napoléon Ier, proclamé empereur par le sénatus-consulte du 18 mai précédent, entériné, tout au moins en ce qui concerne l’hérédité, par le référendum du 2 août, se couronne lui-même dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, selon un déroulé soigneusement mis au point avec le pape Pie VII venu exprès de Rome ; l’événement reste dans la mémoire comme « le sacre » ;

– 2 décembre 1805 : au terme d’une longue marche de 1 800 km effectuée en grande partie en un mois par les presque 200 000 hommes regroupés au camp de Boulogne et qui vont former la Grande Armée, Napoléon Ier remporte à Austerlitz [Slavkov u Brna, en République tchèque] la plus brillante de ses victoires en battant les armées autrichienne et russe, que la Prusse s’apprêtait à rejoindre ;

2 décembre 1851 : le prince Louis-Napoléon Bonaparte, élu au suffrage universel président de la République trois ans plus tôt, s’empare de tout le pouvoir exécutif en dissolvant l’Assemblée nationale avec qui la cohabitation aboutissait au blocage des institutions ; l’opération provoque 300 morts à Paris, 27 000 arrestations, 250 déportés à Cayenne et 10 000 en Algérie ;  elle est avalisée, avec le rétablissement du suffrage universel, par le plébiscite [référendum] des 20-21 décembre ;

2 décembre 1852 : après une préparation psychologique et politique d’une année, Louis-Napoléon rétablit l’Empire à son profit et devient Napoléon III ; la date a été choisie, comme l’année précédente, en référence au « sacre » de 1804 ; la cérémonie, purement civile er solennisée par un décret impérial, a été précédée du sénatus-consulte du 7 novembre, lui-même suivi du plébiscite [référendum] du 21-22 novembre.

J.E

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